On a quitté Hassan et Nador depuis maintenant 3 jours... et que d'aventures!
Tout d'abord, on a longuement hésité sur la route à prendre : 2 options et les avis divergeaient.
Finalement, on a conservé le plan initial et prit la N19 pour rejoindre Taourit. Comme on ne pouvait pas faire le trajet en une fois il a fallut trouver un endroit où dormir. Malheureusement, rien sur la route. On s'arrête dans une sorte de "ferme" mais on n'arrive pas à se comprendre avec le berger. On repart donc sur notre route déserte et on trouve une gare perdue au milieu de nulle part.
On a beau argumenter avec le gardien, qui appelle son chef, rien n'y fait, et pourtant j'ai même fait jouer la fibre corporatiste "Moi aussi je suis cheminot" (à quelques mois près, c'est pas un gros mensonge) mais pas question de dormir dans l'enceinte de la gare.
Par contre, on peut camper devant la grille, comme ça on est un peu en retrait de la route et le gardien veille sur nous (il nous offrira le thé d'ailleurs. Heureusement, car il fait vraiment froid et c'est la seule chose de chaude qu'on aura cette nuit là).
On repart le lendemain matin, transis de froid, sans avoir petit déjeuné, et bien humides du fait d'une brume à couper au couteau.
Mais bon, on se dit que dans 25 kilomètres on doit trouver un village où on pourra prendre un petit dej et qu'encore 25 kilomètres plus loin, aux environs de Taourit, on devrait trouver une aire de repos pour MRE (comprendre "Marocains Résidant à l'Etranger", qui reviennent en visite au pays) avec douches chaudes, toilettes, restaurant.
Ca motive tout le monde et on arrive à Taourit aux alentours de 13h00.
"Tiens c'est bizzare, y'a personne. En plus le resto n'a pas l'air ouvert !!!"
Finalement, on trouve un responsable, sympa, qui nous confirme qu'on peut s'installer où on veut puisque de toute façon ... c'est fermé, qu'il n'y a pas d'eau (et donc encore moins chaude) donc pas de WC et pas d'électricité non plus.
Là c'est plutôt une douche froide qu'il nous offre :o(
Il nous conseille d'aller à Taourit même (soit 6 kilomètres en arrière), où il y aurait un hôtel. Son conseil ne nous emballe pas plus que ça et on décide de s'installer dans notre aire à l'abandon pour la nuit.
Il va en ville pour nous faire des courses et on installe nos tentes dans la cafette à l'abandon. On aura moins froid. Les gardiens de nuit réussissent même apres 20 minutes de bidouillage dans le compteur électrique à nous mettre la lumière et ils nous fourniront également une bassine d'eau. Tout ça gratos... faisons contre mauvaise fortune bon coeur.
On repart donc ce matin en se disant : ce soir on va à l'hôtel! 45 kilomètres à faire et on a 2 chambres qui nous attendent à l'hotel Atlas de Guercif : faut bien fêter notre 2 000ème kilomètre !